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Une vie sans alcool, c’est ma vie de choix. Serait-ce aussi le cas pour vous?



Article paru en anglais dans le magazine BRAINZ et traduit par Sarah Béliveau, trad. A Sober Life Is My Best Life! Could It Be Yours? (brainzmagazine.com)


Trois leçons apprises après cinq ans de sobriété.


Vous demandez-vous parfois si vous buvez trop d’alcool? Si la réponse est « oui », sachez que vous n’êtes pas seuls. Je me suis aussi un jour posé la question. Et en tant qu’hypnocoach, on fait souvent appel à moi pour cesser de boire ou simplement diminuer sa consommation d’alcool.


Dans mon article « Mon chemin vers la sobriété » (hypnocoach.ca), je décris mon propre parcours, lent mais constant, de consommation d’alcool, comme un mécanisme de défense dont j’ai usé pendant une période de 30 ans. Aujourd’hui, après cinq fières années de sobriété, je suis en mesure de partager les leçons que j’ai apprises et les raisons pour lesquelles je choisirais de rester sobre même s’il ne me restait qu’un mois à vivre!


Ma première leçon en lien avec l’alcool date de très longtemps et cette anecdote illustre les débuts classiques d’une consommation d’alcool abusive. J’avais 13 ans la première fois où j’ai été malade d’avoir trop bu. Je me rappelle mon sentiment de honte lorsque mon père s’est approché de moi pour me dire : « Souviens-toi d’une chose Ninilène, (c’était le surnom affectueux qu’il me donnait) avec l’alcool, tout ce que tu voudras faire, tu ne le feras pas et tout ce que tu ne voudras pas faire, tu vas le faire. ».


Mon père a prononcé ces mots d’une façon très solennelle, comme s’il me donnait une précieuse clé qui allait me permettre d’ouvrir ou de fermer certaines portes. À l’époque, je sentais déjà inconsciemment que quelque chose n’allait pas avec ma consommation d’alcool. Je buvais comme pour étancher une soif insatiable.


Trente-six ans après cet événement, un homme très important dans ma vie m’a dit : « L’alcool te mange le cerveau et ce n’est plus drôle ». J’ai ressenti une panique instantanée. Quelqu’un avait découvert la vérité à mon sujet. Cette personne avait constaté que mes capacités commençaient à décliner et que mon comportement devenait visiblement erratique.


Ce moment a été le déclencheur dont j’avais besoin pour amorcer un revirement complet. ÉCHEC ET MAT POUR MON AMI ROUGE DANS UNE BOUTEILLE. Cela fait maintenant cinq ans que cette volte-face s’est produite et je peux dire que ce fut l’une des MEILLEURES décisions de ma vie. Un choix qui m’a permis de rendre possible tout ce que je voulais accomplir.


Cinq ans, TROIS leçons de vie :


1. M’identifier comme une « alcoolique » ne m’aide pas.

Je réalise que cette affirmation peut être matière à controverse et qu’elle peut froisser certaines personnes, donc permettez-moi d’apporter quelques précisions :

Je ne peux imaginer un monde sans les programmes en 12 étapes (AA, NA, etc.). Ils ont fait leurs preuves en aidant des millions de personnes à devenir et à rester sobres et en ayant une incidence positive directe sur leurs partenaires de vie, employeurs, enfants et communautés, etc.


Les programmes en 12 étapes ont également eu une influence positive dans mon cheminement et mon affirmation ne va nullement à l’encontre du bien qu’ils apportent. Elle se veut plutôt une illustration de ma façon d’approcher la programmation mentale et la guérison holistique. Je parle de mon expérience personnelle et je comprends parfaitement que pour bien des gens, s’identifier à l’alcoolisme est essentiel à leur rétablissement. Si tel est votre cas, sentez-vous à l’aise de passer à l’affirmation suivante.


Tout d’abord, il faut dire que je ne suis pas une grande fan des « étiquettes ». Je les trouve réductrices, mais je comprends qu’elles peuvent parfois être utiles ou même nécessaires. Pour ma part, affirmer « Je suis alcoolique » chaque jour n’était pas aidant. Si par exemple j’avais été fumeuse, je n’aurais pas cru bon de dire « Je suis fumeuse » chaque jour pour me débarrasser de cette mauvaise habitude.

Cela ne veut toutefois pas dire que je vis dans le déni et que je crois simplement avoir développé une tolérance à l’alcool et que cette dernière n’a pas eu d’influence néfaste sur ma santé mentale, physique et spirituelle. Je reconnais que ma consommation abusive d’alcool était, à juste titre, une forme de « maladie ». J’ai simplement choisi une approche plus encourageante à mes yeux pour reprogrammer mon cerveau plutôt que de continuer à m’identifier négativement comme une alcoolique.

« J’ai bu pour engourdir une souffrance que je n’arrivais pas à gérer. Je me suis automédicamentée avec l’alcool à un point où il s’est ajouté à la liste des souffrances qu’il devait à la base soulager. En bref, l’alcool était une solution qui s’est transformée en problème. »


Voilà pourquoi la phrase « Une vie sans alcool, c’est ma vie de choix » est devenue mon mantra. C’est la façon dont j’ai cadré mon cheminement et programmé mon cerveau.


Voici un aperçu du processus de reprogrammation du cerveau :

Le principe repose sur la répétition de mots qui stimulent votre imagination et votre enthousiasme. Par exemple : le fait de me répéter chaque jour que je suis une alcoolique ne m’emballe pas énormément. Toutefois, me dire avec le sourire « Dans la sobriété, tout est possible » et « Une vie sans alcool, c’est ma vie de choix » m’inspire beaucoup plus.


2. Mes croyances sur la sobriété étaient fausses.


Lorsque je buvais activement, j’avais certaines croyances (des idées auxquelles je croyais fermement) qui se sont avérées fausses. Plusieurs de ces croyances étaient des pensées anxieuses et, comme nous le savons, 95 % de nos pensées anxieuses ne deviennent jamais réalité.


Voici trois de ces fausses croyances :


● Si je cesse de boire, ma vie deviendra ennuyeuse. FAUX.


Ma vie est en fait tellement plus excitante! Je fais beaucoup plus d’activités, j’ai une carrière enrichissante, je visite des endroits où je ne serais jamais allée auparavant parce que je ne pouvais pas boire et prendre le volant. J’ai plus d’énergie et mon humeur est moins dépressive, etc.


● Je suis plus éloquente quand je bois. FAUX.


Oh la la! Maintenant, chaque fois que je suis à une fête ou à un souper et que je vois arriver l’heure de « l’ivresse collective »(le moment où les buveurs commencent à parler fort et à être plus animés), j’écoute ce qu’ils racontent et je me rappelle à quel point je me croyais brillante avec mes concepts et mes histoires lorsque je buvais et discutais. Je réalise que ce n’était PAS le cas, mais une simple illusion créée par les effets de l’alcool.


● L’alcool m’aide à socialiser et à connecter avec les gens. Si j’arrête de boire, je serai seule. FAUX.


Cela était vrai au début, c’était même l’une des raisons pour lesquelles j’ai commencé à boire. Je sentais que je n’arrivais pas à connecter avec les gens sans l’influence de l’alcool. Je me sentais différente (fait réel : nous sommes TOUS différents) et je croyais que l’alcool me rendait plus amusante et comme les autres. Cependant, durant les dix dernières années de ma vie de buveuse, j’étais seulement connectée à la bouteille et non aux gens.

Les conversations que j’ai maintenant avec mes amis et même avec des gens que je connais moins sont tellement plus riches. Je maîtrise beaucoup plus l’art d’écouter, de partager des émotions et de vraies histoires de vie. Aujourd’hui, tout est différent. Je suis vraiment plus « présente » et j’adore connecter avec les gens. Je me sens beaucoup plus près de ceux qui m’entourent, la bouteille ne faisant pas obstacle à notre connexion.


3. Il existe encore beaucoup de fausses croyances en lien avec la sobriété.


Je ne vais pas mentir et prétendre que je gagne aux concours de popularité en étant sobre. L’alcool fait partie de la plupart des célébrations. J’adore le mouvement actuel des gens qui choisissent une vie sans alcool sans pour autant avoir vécu des problèmes liés à l’alcool. De nos jours, de plus en plus de gens font le choix de ne pas boire, à l’instar de ceux qui font le choix de ne pas fumer. En fait, je crois que nous nous dirigeons vers une tendance où la sobriété sera la nouvelle norme, que ce soit pour demeurer en bonne santé ou pour mener sa vie plus « consciemment ».


J’ai remarqué trois réactions typiques lorsque les gens apprennent que je suis sobre :


1. Curiosité : Ils veulent connaître mon histoire. Les gens adorent les histoires de triomphe dans l’adversité. Et même s’ils trouvent le récit intéressant et qu’ils peuvent ressentir la fierté du résultat, cela demeure une expérience de laquelle ils se dissocient. C’est comme s’il y avait un « nous » et un « vous » dans ce type de conversations. « Vous » êtes de ces personnes qui avaient des problèmes. Ça donne presque l’impression de donner une conférence.


2. Intérêt envers les limites de la dépendance et de l’abus d’alcool. Ce qui est normal et ce qui ne l’est pas, etc. Souvent, cela vient de gens qui se questionnent à propos de leurs propres habitudes ou de celles de quelqu’un qu’ils connaissent. C’est généralement une conversation plus intime ou à l’intérieur d’un cercle de confiance. Parfois, ces gens vont communiquer avec moi par la suite et devenir clients.


3. Rejet, déni ou incitation à boire. Cela va habituellement comme suit : « Allez, on a la chance de prendre un verre ensemble, ça va aller, arrête d’être rabat-joie. » Dans ce cas, il est clair que mon interlocuteur n’a côtoyé personne aux prises avec un problème semblable. Il ne comprend simplement pas la portée de la situation ou il est trop difficile pour lui de regarder son reflet dans le miroir que je lui présente. Je préfère honnêtement m’éloigner de ce genre de personnes. Je n’essaie pas de les éduquer ou de leur faire voir les choses différemment. Je vais souvent dire quelque chose du genre « Bon verre! Si un jour le verre ne goûte plus aussi bon, on pourra en reparler ». Je fais l’effort de ne pas les rejeter directement, je continue simplement à être dans mon énergie de sobriété. Peut-être que cette discussion résonnera un jour en eux, et si ce n’est pas le cas, c’est correct également.


Mon mantra personnel est « Une vie sans alcool, c’est pour moi une vie de choix » parce que je choisis de vivre autant la joie que la douleur et je choisis d’être pleinement connectée à moi-même et, par conséquent, aux autres. Ce mantra est le mien aussi parce que je comprends maintenant ce que mon sage père a voulu me dire il y a 30 ans : « Tout ce que je désire accomplir est possible et à ma portée ». En conclusion, J’AIME cette vie.


Vous vous questionnez à propos d’une dépendance ou de votre consommation d’alcool (ou de celle d’un proche)? Je vous invite à communiquer avec moi pour une consultation gratuite de 30 minutes. Lorsque l’hypnothérapie est combinée à des services de soutien, c’est parfois le premier pas du processus de guérison vers une vie meilleure.



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