Article VOA dans magazine Brainz et traduit habilement par Sarah Béliveau.
Avez-vous déjà remarqué que nous avons tous une sorte de réponse spontanée à la question : « Hé, ça va? »
Une réponse typique peut ressembler à ceci :
« Oh… Je suis tellement occupé(e) (soupir) tu n’as aucune idée... Je suis tellement désolé(e) de ne pas t’avoir rappelé(e), mais tout a été si fou dernièrement... »
Si cette interaction vous semble familière, vous n’êtes pas seul(e). De nos jours, il semble que le mot de passe social soit de prétendre que « nous sommes trop occupés », au point où cela devient une réponse surutilisée, mais vide. Un prérequis que nous utilisons pour faire partie de cette tribu de gens d’action « très occupés ».
Je suis de plus en plus fatiguée pour ces gens « trop occupés », que je soupçonne d’être simplement juste trop saturés de temps passé sur les médias sociaux. Ils ne prennent pas de temps d’arrêt et ont constamment besoin de cette dose rapide d’adrénaline qu’offre l’action constante (pas nécessairement productive) et sont avides de perfectionnisme. Ils finissent par ressentir une perte d’intérêt dans les interactions humaines réelles.
Notre subconscient enregistre tout. Donc, en répétant constamment que nous sommes trop occupés, nous renforçons simplement cette croyance jusqu’à ce qu’elle se réalise.
En réalité, nous faisons des choix entre les activités, les priorités, les gens, etc. Mais il semble qu’il n’est pas socialement acceptable d’affirmer que nous faisons ces choix, alors nous préférons dire que toute cette activité nous tombe dessus! De plus, nous attachons aveuglément tellement d’importance à « être occupés » que nous ne savons même plus ce qui nous « occupe » tant.
Imaginez la conversation suivante, en gardant à l’esprit que les réponses sont des suggestions « formelles » qui ne sont pas assez courantes dans le jargon d’aujourd’hui :
Vous : « Hé, ça va? »
Interlocuteur : « Je suis pas mal occupé(e), j’ai décidé d’entreprendre des activités stimulantes. Je :
· m’entraîne pour un marathon;
· me familiarise avec les tâches de mon nouveau poste au travail;
· me prépare à déménager à la campagne;
· rénove ma maison;
· profite de la compagnie de mon nouveau compagnon;
· me prépare pour une retraite de yoga à Hawaii.
(Gros soupir)... « Vous n’avez aucune idée à quel point ces choix me tiennent occupé(e)! »
Imaginez si, en réponse à cela, vous disiez ce qui suit :
« Eh bien, j’ai beaucoup de temps… Je vais marcher, je vois mes amis, je lis mon nouveau livre, je garde mes petits-enfants, je fais du ski, et ah oui, je planifie un voyage en Australie pour visiter un vieil ami! »
La vérité est que nous disposons tous des mêmes 24 heures chaque jour. Nous en consacrons une partie au sommeil et les heures restantes sont accordées aux activités, aux gens, aux responsabilités et au travail, selon les proportions qui nous conviennent.
Je trouve souvent que la réponse « je suis tellement occupé(e) » est simplement une excuse vide pour procrastiner et/ou pour se donner plus d’importance socialement, dans le club des gens méritoires et importants. Ce sentiment de manque d’importance dans le monde est l’une des croyances profondément ancrées que je remarque souvent chez mes clients. Prétendre que nous sommes « tellement occupés » agit comme un mécanisme de défense et est un moyen pour les gens de se sentir « enfin » importants.
C’est presque comme si être « occupé » augmente notre valeur en tant qu’être humain. Sommes-nous venus au point où simplement « être » ou « vivre » n’a plus de valeur? Est-il préférable de proclamer votre « statut de personne occupée », sur un ton exaspéré, afin de renforcer votre valeur en insinuant que vous n’avez aucun choix ou contrôle sur la façon dont votre temps est utilisé? Demandez-vous : Le simple fait « d’être occupé » est-il suffisant pour que vous sentiez que vous avez de la valeur?
En fin de compte, cette façon robotisée de dire à quel point nous sommes « si occupés » nous empêche de réellement profiter de tout ce que nous faisons. De plus, cela ne signifie pas nécessairement que nous sommes productifs (c’est correct, vous n’avez pas toujours à l’être), ou que nous faisons des choses qui sont significatives (encore une fois, c’est ok, ce que nous faisons n’a pas toujours besoin d’avoir un sens). Cela nous réduit plutôt systématiquement au « small talk », ou conversations superficielles, lors de nos interactions avec les autres.
Ma réflexion personnelle :
Il y a sept ans, alors que je faisais une retraite de yoga à Paradise Island, je marchais dans l’eau soyeuse des Bahamas, en disant à une nouvelle amie que j’étais « tellement occupée » et que mon agenda professionnel était déjà complet pour toute l’année à venir! Je me rappelle à quel point cela me faisait sentir importante à cette époque, simplement de dire ces mots et de voir comment mon amie était impressionnée.
Eh bien… Lorsque je suis revenue de mes vacances, on m’a appris que je perdais mon emploi en raison d’une importante restructuration et pouf, mon agenda était soudainement vide. Cela m’a effrayée et, pendant un certain temps, je me suis sentie perdue, je ne savais plus quoi faire de mon temps. Mais, après avoir encaissé le choc d’avoir soudainement tout ce « temps libre », j’ai décidé de profiter de celui-ci en visitant des amis et en planifiant un voyage. Ça a rempli mes journées d’activités agréables, ce qui aurait été impensable avec mon agenda bien garni!
Comme je l’ai mentionné plus haut, notre cerveau apprend par répétition, donc en répétant la phrase vide que vous êtes « tellement occupé », vous ne faites que vous programmer pour être encore plus occupé et vous sentir dépassé. Ci-dessous, j’aimerais vous suggérer quelques solutions de rechange pour vous aider à vous programmer différemment.
Essayez (une version de) ces énoncés comme nouvelle façon d’aborder la façon dont vous remplissez votre temps et la façon dont vous l’exprimez aux autres :
« J’ai fait des choix qui sont alignés sur mes aspirations et qui me tiennent occupé(e). »
« J’ai amplement le temps de faire les choses qui me rendent heureux(se). »
« Le temps est de mon côté et me permet de réaliser ce qui est le plus important pour moi. »
« Je suis heureux(se) que tu prennes le temps de connecter avec moi… »
« Je suis très productif(ve) avec des activités significatives, y compris prendre le temps de… »
« J’utilise mon temps pour ce qui compte le plus… »
L’objectif des phrases ci-dessus est de réentraîner la réponse automatique de votre cerveau. C’est un moyen pour vous d’exprimer que vous avez le contrôle sur votre temps et sur la façon dont vous le remplissez, au lieu de vous convaincre que c’est le temps qui vous contrôle!
Une fois que vous aurez adopté cette nouvelle approche, il ne vous faudra pas longtemps pour réaliser que vous êtes productif(ve) et utile par « choix », ce qui vous mènera inévitablement à comprendre que vous êtes en fait important(e), et que votre sens de l’importance reflète vos propres valeurs.
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