top of page

L'illusion des changements miraculeux suite au Covid


Beaucoup pensent que de grands changements magiques dans notre société vont se produire à la suite de Covid. Je respecte leur point de vue et je les écoute attentivement mais, profondément, je ne souscris pas à cette idée. Voici mes réflexions et observations sur le sujet.

Chaque semaine, je vois des clients changer, changer leurs perspectives, changer leurs comportements, leurs habitudes et leurs croyances et ils me font part des impacts de ces changements dans leur vie avec beaucoup de détails et beaucoup d'enthousiasme. Que ce soit parce qu'ils en avaient vraiment marre, que ce soit à cause d'une longue maturation lente ou d'un événement extérieur inattendu, leurs impulsions à demander de l'aide étaient fortes, il est clair qu’ils anticipaient des gains personnels d'une certaine ampleur pour leur donner le courage de faire le saut.

Pour moi, la question est donc la suivante : quels gains personnels projetés créeront des changements collectifs significatifs et visibles ? Combien de millions de gains personnels, additionnés et multipliés les uns aux autres devrons-nous compter pour être témoin de réels changements, je veux dire des changements tangibles et visibles ?

Cela me fait réfléchir à l'analogie de l'iceberg de Kohl, la pointe, la petite partie visible où nous verrons des changements (les masques dans la rue, la télémédecine, le télétravail, la distanciation sociale, etc. ) et laplus grande partie, invisible, ( les valeurs, croyances etc.) Les gens s'attendent, à juste titre, à des changements humanitaires sérieux et réels, réclamant justice pour la Terre mère, pour les sacrifices de liberté et la perte d'êtres chers. Il ne fait aucun doute que la partie visible de notre Iceberg subira des changements apparents, mais qu'en est-il de la partie située en dessous ?

Ma façon très simpliste de me réconcilier avec l'idée du changement spontané et magique est la position du juste milieu : Disons par exemple qu'une personne se trouve à 3 sur 10 sur son échelle de conscience écologique et qu'elle passe à 4 ou 5, c’est un mouvement fantastique sur le continuum ! Si tout le monde se déplace d'un point ou deux sur l'échelle écologique, c'est une grande victoire, mais si nous nous attendons à ce que tout le monde soit à un 8 ou 9 après Covid, le réveil sera brutal.

L'attente du "abracadabra" nous empêchera de célébrer les petites victoires et nous nous retrouverons en quête d'un graal qui fera office de mirage. Cet exemple est aussi vrai au sujet des attentes relatives à une plus grande empathie collective, à un volontarisme accru, à la redistribution de l'argent, au respect et à la prise en charge de nos aînés, à l'achat local, etc.

Certains diront que nous devons viser haut pour progresser sur ces échelles de valeurs et je suis d'accord, mais de manière réaliste, je pense que les changements dans la partie cachée de l’iceberg seront difficiles à mesurer et à évaluer avant de nombreuses années, voire des décennies, et qu'il vaut donc mieux célébrer et renforcer les petits changements.

Je pense aussi que les gens ont tendance à oublier rapidement les contraintes dès qu'ils expérimentent à nouveau la liberté, sans parler du fait que le fait d'avoir été privé de quelque chose a tendance à avoir un effet négatif sur beaucoup de ceux qui voudront se jeter à corps perdu dans les choses qui leur ont manqués.

Pour voir les changements que mes clients expérimentent, nous devons faire comme eux, changer nos croyances, nos habitudes de croyances. Ces nouvelles croyances créent de nouvelles émotions, qui engendrent de nouvelles actions et créent ensuite de nouveaux environnements. Pour changer nos croyances, nous devons regarder vers l'intérieur et avoir ce dialogue avec notre esprit brillant et voir quelles sont nos croyances inconscientes à la base des changements que nous voulons voir ; par exemple : l'empathie ( ou le manque d'...), le volontarisme etc... Si nous gardons les mêmes croyances profondément enracinées à leur sujet, il y a des chances qu'il n'y ait pas beaucoup de changements.

Prenons par exemple une croyance sur l'empathie : " Si je montre trop d'empathie, cela me rend vulnérable et les gens vont abuser de moi. " Pour des changements en profondeurs vous devez échanger votre croyance contre quelque chose comme ça : ''Démontrez de l’empathie me solidifie et solidifie l’autre aussi et nous sommes tous les deux gagnants''. Pour beaucoup, c'est un changement radical, très difficile à faire. Le cerveau continue de nous amener à ce qui nous est familier, il se sent plus en sécurité en conservant les croyances qui nous ont maintenu notre homéostasie.

Nous pouvons tous nous diriger vers les choses que nous voulons vraiment changer dans notre vie et tous ces petits et grands changements, qui s'additionnent et se multiplient, pourraient constituer un bon premier pas collectif. Nous pouvons tous bénéficier du temps dont nous disposons pour expérimenter ces changements de valeurs et d'expériences et essayer d'en sélectionner un ou deux que nous voulons vraiment apporter avec nous de l'autre côté du Covid.

C'est à chacun d'entre nous d'examiner attentivement les croyances qui nous bloquent sur notre chemin et de comprendre notre pouvoir absolu de les changer. Ensuite, nous sommes prêts à nous mettre au défi de rendre ces vieilles croyances désuètes et de se reprogrammer avec de nouvelles croyances qui permettront la transformation que nous voulons voir, il y a une citation célèbre de Ghandi '' Soyez les changements que vous voulez voir'', c'est ainsi que nous avons illustré et simplifié sa citation encore plus profonde :

''Nous ne faisons que refléter le monde. Toutes les tendances présentes dans le monde extérieur se trouvent dans le monde de notre corps. Si nous pouvions nous changer nous-mêmes, les tendances du monde changeraient également. De même qu’un homme change sa propre nature, l’attitude du monde change envers lui.''

48 vues0 commentaire
bottom of page